Actions vs Obligations : mieux investir en comprenant les fondamentaux 

Dans l’univers des placements, deux grandes classes d’actifs dominent depuis toujours : les actions et les obligations. À elles seules, elles constituent le socle de la majorité des portefeuilles de particuliers et d’entreprises, qu’ils soient gérés de manière autonome ou via une enveloppe comme un compte-titres, une assurance-vie multisupport, ou un Plan d’Épargne Retraite (PER). En 2025, comprendre les subtilités de ces deux instruments est essentiel pour les investisseurs, même avertis, tant le contexte économique actuel (taux élevés, inflation persistante, incertitude géopolitique) peut influencer leurs performances. 

Actions : devenir copropriétaire d’une entreprise 

Une action représente un titre financier correspondant à une part de propriété dans le capital d’une entreprise cotée en Bourse. Investir dessus vous rend actionnaire, ce qui vous donne plusieurs droits : 

  • Un droit à une part des bénéfices, généralement sous forme de dividendes ; 
  • Un droit de vote en assemblée générale (dans le cas des actions ordinaires) ; 
  • Un potentiel de plus-value en cas de hausse du cours de l’action sur le marché. 

Les actions peuvent être cotées sur des marchés financiers, ce qui permet aux investisseurs d’acheter ou de vendre ces titres sur des places boursières nationales ou internationales. En France, l’indice CAC 40 (Cotation Assistée en Continu) regroupe les 40 plus grandes capitalisations boursières françaises. Il représente donc un bon indicateur de la santé économique des grandes entreprises du pays.  

En 2024, le rendement moyen des dividendes versés par les entreprises du CAC 40 était d’environ 3,2% de rendement annuel, avec des pointes à 5 ou 6% pour certaines sociétés. Attention cependant, ces dividendes ne sont pas garantis : une entreprise peut les réduire ou les supprimer en cas de difficultés. 

Deux leviers influencent la performance globale d’un placement en actions : 

  • Le dividende, qui offre un revenu régulier ; 
  • La plus-value, si l’action est revendue plus chère qu’elle n’a été achetée. 

En résumé, les actions s’adressent aux investisseurs qui cherchent un placement axé sur la croissance du capital à long terme, tout en acceptant une exposition importante au risque à court terme. De plus, les actionnaires engagés dans une vision de long terme peuvent aussi participer activement à la stratégie de leur entreprise. 

Obligations : prêter à une entreprise ou à un État  

Une obligation est un titre de créance : lorsque vous l’achetez, vous prêtez de l’argent à un émetteur (entreprise, État, banque…) en échange : 

  • D’un intérêt régulier, appelé coupon ; 
  • Du remboursement du capital à l’échéance. 

Les deux grandes familles d’obligations : 

  • Les obligations souveraines : émises par les États pour financer leur dette. Exemples : OAT (Obligations Assimilables du Trésor) pour la France ; Treasuries pour les États-Unis ou Bunds pour l’Allemagne. Ces obligations d’État sont considérées comme relativement sûres, surtout lorsqu’elles proviennent de pays développés avec une bonne notation financière attribuée par des agences de notation. 
  • Les obligations corporates : émises par des entreprises privées ou publiques. Elles peuvent offrir des intérêts plus élevés, mais leur risque de défaut est plus important que celui des États. Leur notation faite par des agences comme S&P ou Moody’s (de AAA à D) est essentielle : plus la note est basse, plus le risque est grand… mais aussi le rendement proposé. 

Exemple d’investissement 

Vous souscrivez une obligation corporate à un taux de cinq points de rendement annuel sur 7 ans pour 10 000 €. Vous percevez 500 € d’intérêts chaque année, puis vous récupérez votre capital initial à l’échéance, sauf en cas de défaut de l’émetteur. Ce type d’investissement combine visibilité et revenus réguliers, mais nécessite une évaluation rigoureuse de la solidité de l’émetteur. 

Rendement : potentiel des actions vs stabilité des obligations  

Investir sur des actions offre un potentiel de performance élevé : en plus du dividende perçu, elles peuvent générer des plus-values significatives. Une action peut gagner 30% en un an, ou en perdre 20 selon les conditions de marché. Cette volatilité s’explique par les résultats de l’entreprise, les annonces économiques ou les perspectives sectorielles. 

Les obligations assurent un revenu plus prévisible avec des intérêts prédéfinis. Si vous les conservez jusqu’à échéance, vous percevez le rendement contractuel fixé au départ. C’est pourquoi elles sont prisées pour leur stabilité, notamment dans une stratégie d’investissement équilibrée. 

Cependant, les obligations à taux fixe peuvent perdre de la valeur sur le marché secondaire si les taux d’intérêt montent, ce qui peut impacter leur coût d’opportunité. 

Fiscalité : comprendre la flat tax dans le détail 

Depuis 2018, les revenus du capital sont soumis en France au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), plus communément appelé flat tax, au taux de 30%. Cela inclut : 

  • 12,8 % d’impôt sur le revenu 
  • 17,2 % de prélèvements sociaux 

Ce taux s’applique : 

  • Aux dividendes (actions) ; 
  • Aux coupons (obligations) ; 
  • Aux plus-values de cession (revente à un prix supérieur à l’achat). 

Il est possible d’opter, sur option globale, pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu, ce qui peut être intéressant si vous avez peu de revenus ou des abattements à faire valoir. Mais dans la grande majorité des cas, le PFU reste plus avantageux pour sa simplicité et son taux forfaitaire. 

Certaines enveloppes fiscales permettent d’optimiser la fiscalité des revenus issus de placements comme les actions et obligations : 

PER : déductibilité des versements à l’entrée (sous conditions), imposition des rentes ou retraits à la sortie. 

PEA : exonération d’impôt après 5 ans de détention (hors prélèvements sociaux) pour les actions européennes. 

Assurance-vie : après 8 ans, abattement de 4 600 € (ou 9 200 € pour un couple) sur les gains retirés, avec des taux réduits. 

Le risque de taux : comprendre l’impact des variations de marché 

Cas concret : vous achetez aujourd’hui une obligation à 10 ans, à un taux fixe de deux points. Elle vous rapporte donc 2 % par an. Si, dans les mois suivants, le marché propose des obligations neuves à 4 % de rendement, votre titre devient moins compétitif. Pour qu’un nouvel investisseur accepte de l’acheter, il faudra qu’il paye moins cher, de manière à ce que le rendement global de son investissement s’aligne sur celui du marché. 

Ainsi, la valeur de votre obligation sur le marché secondaire baisse. Plus la durée restante est longue, plus la décote peut être forte. Inversement, en cas de baisse des taux, les anciennes obligations prennent de la valeur. 

Voilà pourquoi la durée restante avant remboursement est un indicateur essentiel pour tout détenteur d’obligations : elle reflète leur exposition au risque de taux. Une obligation de 15 ans est bien plus affectée par une hausse soudaine des taux qu’un titre à court terme. 

Allocation en 2025 : adapter sa répartition 

La clé d’un bon portefeuille est la diversification, adaptée à votre profil de risque. 

Voici des proportions indicatives : 

  • Prudent : 20 % d’actions / 80 % d’obligations (stabilité privilégiée) 
  • Équilibré : 50 / 50 (compromis entre performance et régularité) 
  • Dynamique : jusqu’à 90 % d’actions / 10 à 30 % d’obligations (recherche de croissance) 

Ces répartitions doivent évoluer avec le temps, l’âge, la situation familiale, l’objectif patrimonial (retraite, achat immobilier, transmission) et la conjoncture économique.  

L’inflation : l’ennemie des revenus fixes  

Avec une inflation annuelle avoisinant les 4% en 2025, il est important que tout investisseur comprenne que le rendement nominal d’un placement ne suffit plus pour préserver la valeur réelle du capital. Ce qui compte, c’est le rendement réel, c’est-à-dire le rendement après inflation. 

Une obligation qui vous rapporte deux points de rendement alors que les prix augmentent de quatre vous fait perdre du pouvoir d’achat chaque année. 

Deux solutions principales pour se protéger : 

S’orienter vers des actions de sociétés capables de faire passer l’inflation dans leurs prix de vente (ex. entreprises de l’énergie, de la santé, ou de la consommation de base). 

Choisir des obligations indexées sur l’inflation (comme les OATi françaises, qui ajustent le capital et les coupons à l’évolution de l’indice des prix) ; 

Actions et obligations : une combinaison gagnante 

Plutôt que d’opposer ces deux classes d’actifs, il est plus pertinent de les combiner dans une stratégie patrimoniale : 

  • Les obligations sont des titres de créance qui stabilisent le portefeuille, sécurisent le capital et génèrent un revenu régulier et prévisible ; 
  • Les actions apportent croissance, dynamisme et potentiel de revalorisation à long terme. 

En phase de crise (comme l’éclatement d’une bulle, un conflit géopolitique ou un choc financier), investir dans les obligations offre un actif refuge plus sûr pour les investisseurs prudents. En phase de croissance, les actions prennent le relais. 

Une allocation bien construite, révisée régulièrement, est la meilleure réponse aux incertitudes du marché.

En conclusion : allier performance et prudence 

Comprendre la mécanique des actions et des obligations, c’est pouvoir piloter intelligemment son investissement. Les actionnaires qui diversifient avec des obligations gagnent en stabilité. Les obligataires qui s’exposent aux actions captent la croissance. 

En 2025, dans un monde changeant, il ne s’agit pas de tout miser sur l’un ou l’autre, mais de les intégrer avec équilibre. C’est là que réside la clé de tout investissement long terme efficace et résilient. 

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